La maladie du swollen shoot du cacaoyer
Article publié , mis à jour . Laurent PAGE.Le swollen shoot ou maladie du gonflement des rameaux est une maladie virale du cacaoyer. Elle est causée par un virus à ADN de la famille des Caulimoviridae. Apparue pour la première fois au Ghana, cette maladie a conduit ce pays à procéder au plus ambitieux et très coûteux programme d'éradication jamais conduit contre une virose végétale. Le swollen shoot est aujourd'hui endémique dans un certain nombre de pays comme le Togo, le Nigéria et le Ghana. Il vient récemment de faire son apparition en Côte d'Ivoire, premier pays producteur de cacao au monde.
Symptômes
L'infection du cacaoyer par le virus du swollen shoot ( CSSV) se manifeste chez le cacaoyer par une baisse brutale du rendement. Le rendement chute de 25% la première année, puis de 50% la seconde année. On observe généralement :
- des racines à la fois déformées et gonflées
- des cabosses arrondies, puis noircies
- des gourmands gonflés
- des taches vert-clairs sur les feuilles adultes
- des taches rouges sur les nervures des jeunes feuilles
Ces symptômes varient plus ou moins en fonction des souches virales. Ni la température, ni les conditions de nutrition minérale n'ont d'effet sur l'expression des symptômes. Il semble cependant que les conditions d'ensoleillement influent légèrement sur les symptômes. Un accroissement de l'intensité lumineuse inhibe le gonflement des rameaux et des racines sur les plants infectés. Dans le même sens, on observe une exacerbation des symptômes sur des plants mal éclairés. Les plantes infectées finissent par mourir au bout d'une période de 3 ou 4 ans.
Cycle du swollen shoot
La maladie est transmise aux cacaoyers via des vecteurs qui sont en général des cochenilles. Au nombre des vecteurs, on recense Planococcoides njalensis (Laing), Ferrisia virgata (Cockerell), Dysmicoccus brevipes (Cockerell), Planococcus kenyae (Le Pelley), Planococcus citri (Risso) et Pseudococcus longispinus (Targioni).
La transmission se fait lorsque l'insecte se nourrit sur un plant infecté puis sur un plant sain. Cette transmission est semi-persistante, c'est-à-dire que le virus intègre le système circulatoire de l'insecte mais est incapable de se répliquer à l'intérieur de celui-ci.
Le CSSV possède d'autres hôtes en dehors du cacaoyer. Au nombre de ces hôtes alternatifs, on trouve des plantes telles que Adansonia digitata, Cola gigantean, Cola chlamydanta, Sterculia tragacantha et Ceiba pentandra.
Méthodes de lutte
L'arrachage de plants infectés fut pendant longtemps le principal moyen de lutte contre la maladie. Les plantes malades et celles qui on été en contact avec des plantes infectées sont arrachées et détruites. Cette méthode est cependant plombée par le fait qu'il existe des hôtes alternatifs.
Avant de mettre en place une nouvelle plantation, il est recommandé de détruire tous les plants infectés dans les environs. Une distance d'au moins 10 mètres doit être respectée entre les anciennes et les nouvelles plantations. Il est recommandé de couvrir cet espace avec des plants résistants au virus ou d'autres espèces végétales qui ne peuvent servir d'hôtes.
En résumé, la lutte contre le swollen shoot se déroule en cinq (5) étapes :
- Délimiter la zone atteinte par le swollen shoot;
- Arracher tous les pieds atteints et préparer le terrain pour la replantation;
- Choisir des plantes barrières pour isoler la nouvelle plantation;
- Replanter la parcelle arrachée;
- Entretenir régulièrement la nouvelle plantation tout en faisant des inspections.