Canne à sucre
Article publié , mis à jour . Laurent PAGE.La canne à sucre est une plante du genre Saccharum appartenant à la famille des Poacées. C'est une grande graminée tropicale herbacée à port de roseau. Elle est cultivée principalement pour sa tige de laquelle on extrait du sucre. D'ailleurs jusqu'au début du XIXe siècle, c'était la seule importante source de production de sucre dans le monde et elle représente aujourd'hui entre 70 et 80% de cette production. La canne à sucre serait originaire de l'archipel de la Nouvelle-Guinée et serait partie de là pour se répandre dans les îles du Pacifique et dans l'océan Indien. Sa culture est très développée en Amérique du Sud – particulièrement au Brésil qui est le premier producteur mondial –, en Amérique du Nord, en Asie et aussi en Australie. Actuellement, on ne trouve plus la canne à sucre à l'état sauvage.
Cette grande graminée peut faire une hauteur comprise entre 2,5 m et 6 m. Le diamètre d'une tige part généralement de 1,5 cm à 6 cm. Celles-ci sont pleines. Les feuilles de la canne à sucre sont alternes et sont réparties en 2 files opposées. Leur limbe fait environ 1 m de long pour une largeur comprise entre 2 et 10 cm. On en compte 10 sur une plante en pleine croissance et on remarque que la partie inférieure d'une tige se dénude au fur à mesure du développement de cette tige pendant qu'un dessèchement survient sur les feuilles basses.
Variétés
Il existe une multitude d'espèces et hybrides et plus de 4 000 variétés de canne à sucre dans le monde. On cite l'Isautier, le Tamarin, le Mapou, l'Otaiti et le R 570 parmi les variétés les plus connues.
Culture
Pour faire une bonne culture de canne à sucre, il faut que le sol soit riche en matières organiques. Un pH neutre, légèrement acide ou alcalin est acceptable. Une légère salinité du sol est permise mais il faut savoir que dans ce cas, les rendements peuvent être réduits. La canne à sucre est une plante qui ne supporte pas le froid et qui a besoin d'un bon ensoleillement pour une croissance optimale.
Méthodes
En tant que graminée, la canne à sucre produit des graines. Ainsi, sa reproduction peut être faite par semis. Mais le plus souvent, on procède par bouturage. La canne à sucre, au bout de son développement, finit par se coucher et des bourgeons émergent au niveau de chaque nœud et à la tête. La plante arrive ainsi à coloniser sur une distance allant de 2 à 4 m, en fonction de sa taille. Dans le cadre d'une culture commerciale, la canne à sucre mature est souvent coupée en section de 2 nœuds, parfois plus, et est mise en terre en ligne dans un sillon. Côté espacement, les sillons doivent être éloignés de 1,5 à 2 m.
Entretien
Il faut beaucoup d'eau pour réussir la culture de la canne à sucre. Les besoins annuels pour un hectare est de 13 000 à 15 000 mètres cubes d'eau si les systèmes d'irrigation ne sont pas très performants. Il est bon de modérer les apports en azote pour les jeunes plants ou les cannes en maturation, et plutôt les élever lors de la période de forte croissance intermédiaire.
Maladies et ennemis
Plusieurs maladies d'origines virales, fongiques ou bactériennes affectent les cultures de canne à sucre. Parmi les plus courantes, il y a le mildiou, la rouille brune, le charbon, la morve rouge, la pourriture des racines et la tache jaune. Aussi de nombreux ravageurs menaces les champs de canne à sucre. Il y a par exemple des chenilles qui ont tendance à forer les tiges, les nématodes et vers blancs qui rongent les racines ainsi que les fourmis, aimant particulièrement le sucre, qui se signalent en perçant des trous sur la plante.
Récolte
Selon les techniques agricoles, la récolte peut avoir lieu après 10 à 12 mois ou au bout de 14 à 16 mois. La maturation de la canne à sucre se situe pendant la saison sèche, propice pour une augmentation du taux de sucre. A ce moment, la floraison n'est pas encore effective, de même que la production de graines. La récolte doit se faire avant ces deux évènements car ceux-ci entrainent une baisse du taux de sucre.
L'opération est menée par des coupeurs qui sectionnent la tige au-dessus du premier nœud, ôtent la tête et la coupent parfois en deux si celle-ci est trop longue. Avant de commencer, ils brûlent les abords du champ pour faire fuir les serpents et faciliter l'accès. La récolte peut être mécanisée et il existe à cet effet une diversité d'appareils comme les faucheuses autotractées. Les petites exploitations traditionnelles ont des rendements de 40 tonnes par hectare tandis que les exploitations plus vastes permettent d'obtenir entre 60 et 80 tonnes par hectare.