Cotonnier, plante du coton
Article publié , mis à jour . Laurent PAGE.Le terme « coton » est utilisé pour désigner la fibre végétale enveloppant les graines du cotonnier, un arbuste de la famille des Malvacées connu scientifiquement sous le nom de Gossypium. C'est de l'arabe « al qutun » et aussi du castillan « el algodón » que vient le nom « coton » donné à la fibre végétale du cotonnier. Celle-ci s'est très vite répandue dans les régions chaudes d'Afrique, d'Amérique et d'Eurasie à la fin du XVIe siècle.
Le coton est utilisé principalement pour fabriquer des tissus après sa transformation en fil. A la faveur des progrès agronomiques et industriels, il est aujourd'hui la fibre textile naturelle la plus produite au monde.
Le cotonnier est une plante herbacée ou ligneuse qui pousse le plus souvent dans les régions tropicales et subtropicales arides. On en trouve plusieurs de sauvages – ou « cotonniers pérennes » – qui ont une possibilité de vivre pendant une dizaine d'années, avec des tailles tutoyant les 10 mètres. Mais généralement en culture, le cotonnier ne va pas au-delà de 2 mètres et est exploité en tant que plante annuelle. Lorsqu'arrive le temps de la floraison, on aperçoit de grosses fleurs jaunes ou blanches détenant 5 pétales. Des capsules aux parois rigides et épaisses se forment et de celles-ci s'échappent des graines et des bourres. Ces graines sont répandues d'une houppe de fibres blanchâtres dont on se sert pour la production d'étoffes.
Caractéristiques de la fibre de coton
La fibre de coton est connue pour son pouvoir absorbant, avec à peu près 8,5% de son poids en eau. Quant à son pouvoir isolant, il est jugé moyen même s'il est possible de l'améliorer par grattage du tissu qu'il permet la fabrication. Concernant le niveau de combustion de la fibre, on note que les produits fait 100% avec du coton ont tendance à brûler rapidement et laissent dégager une odeur de papier brûlé pendant la combustion. Les cendres obtenues suite à cela sont légères, grises et friables. La fibre de coton affiche des couleurs variables allant du blanc crème au jaunâtre. On en trouve de très blanc et cette caractéristique est la plus recherchée dans le domaine industriel. En effet, plus le coton est proche du blanc, plus il est facile de le blanchir entièrement afin de le teindre ou l'imprimer.
Variétés de coton
Il existe plusieurs variétés de cotonnier mais les plus connues sont le Gossypium arboreum et Gossypium herbaceum qui produisent des fibres courtes desquelles sont issues plusieurs autres variétés de coton. D'autres cotonniers sont aussi répandus tels que le Gossypium barbadense, d'origine péruvienne, et le Gossypium hirsutum représentant à peu près 81,5% de la production mondiale de fibres.
Culture du coton
Pour cultiver le coton, il faut énormément de soleil et 120 jours d'arrosage abondant afin que la croissance se fasse bien. Ensuite, il est nécessaire qu'un temps sec suive en fin de cycle végétatif pour permettre la déhiscence des capsules et empêcher que la fibre pourrisse. Pour bénéficier de telles conditions climatiques, il est bon de faire la culture sous des latitudes tropicales et subtropicales. Les climats tempérés peuvent être supportés par le cotonnier au cas où il n'y a pas de gèle. Il faut noter que l'essentiel de la culture du cotonnier est pluvial avec en moyenne 400 mm de précipitations annuelles. En cas de culture sans irrigation, il faudra en ce moment que la pluviométrie soit supérieure à 700 mm/an. La croissance du coton est parfaite sur un sol riche, profond et bien drainant, avec un pH situé entre 6 et 7.
Techniques culturales
Dans de nombreuses régions du monde, le coton est cultivé en monoculture dans de grandes plantations. Toutefois, les petits cultivateurs africains préfèrent une culture par rotation. Dans ce contexte, le coton est cultivé en alternance avec des aliments de base comme le soja, le maïs ou l'arachide. Cette pratique a pour intérêt d'éviter le lessivage des sols et les attaques de parasites.
La multiplication du coton est aisée et se fait généralement par semis. Il faut donc de petits trous d'1 cm pour la réception de 3 ou 4 graines. La levée est rapide si l'exposition au soleil est parfaite. Il est possible de faire une culture du coton en pot mais il faut pour cela faire un rempotage tous les mois afin que la plante connaisse une bonne croissance.
Irrigation
Il faut suffisamment d'eau pour que les plants de coton se développent. Dans les grandes cultures, on s'appuie sur une irrigation artificielle performante, ce qui n'est pas le cas pour les petits cultivateurs qui ne sa basent que sur une culture pluviale. Il est ainsi primordial dans ce cas que les précipitations naturelles soient denses au moment de la culture. Malgré cette exigence en eau, les cotonculteurs ne doivent pas perdre de vue le fait qu'à certaines étapes de la culture, une trop grande humidité peut être préjudiciable à la plante. Par exemple lors de la première phase de pousse, il est nécessaire que les apports en eau soient abondants ce qui n'est pas le cas pendant la phase de maturation où une humidité excessive détériore la qualité des fibres.
Récolte
C'est avec de grosses machines que se fait la récolte du coton dans des pays comme les Etats-Unis, l'Australie et le Brésil. Ce n'est cependant pas le cas dans les zones de culture africaines où le travail de la cueillette se fait manuellement. Mais il est bon d'indiquer que même si la récolte manuelle demande beaucoup de temps et d'efforts physiques, elle permet néanmoins de faire une cueillette de qualité comparativement aux machines. En effet, les engins de récolte font un prélèvement en un seul passage en ramassant les capsules de coton, mais aussi tous les éléments indésirables dont les feuilles, la terre et des branches au sol. Alors que la cueillette manuelle est plus minutieuse, propre et respectueuse de l'environnement. Lors de la récolte, on se contente de cueillir les fibres à maturité complète.
Utilisation du coton
Depuis des millénaires, le coton est utilisé pour fabriquer des vêtements. Des fragments de plus de 7 000 ans ont même été trouvés dans des grottes de la vallée mexicaine du Tehuacán. Ce produit est ainsi à la base de la fabrication des draps, des serviettes, des sous-vêtements, des t-shirts et de plusieurs accessoires vestimentaires. Avec le coton, il est possible de fabriquer n'importe quel article d'habillement utilisé au monde. On se sert aussi des bourres de coton comme rembourrage dans le domaine automobile ainsi qu'en ameublement. Par ailleurs, le coton est utilisé en médecine, notamment dans la médecine traditionnelle au Vietnam. Selon une étude américaine, la plante contiendrait une molécule capable de traiter l'ostéoporose.