Se soigner avec la rue thérapeutique (Ruta graveolens)
Article publié , mis à jour . Marie Percheron.La rue, de son nom scientifique Ruta graveolens, est une espèce de plante à fleur appartenant à la famille botanique des rutacées. Originaire de la péninsule des Balkans, la plante est maintenant cultivée dans le monde en tant que plante ornementale, en particulier pour ses feuilles bleuâtres. Elle est appréciée pour sa tolérance aux climats chauds et secs. La rue est également connue sous les appellations de rue fétide, de rue officinale, de péganion et d'herbe de grâce.
La rue est un arbuste à feuilles persistantes d'environ 80 cm de hauteur. Elle a des tiges rondes individuelles qui émergent à partir de la base. La couleur des feuilles varie de vert-grisâtre à un vert bleuâtre. Les petites feuilles arrondies sont disposées symétriquement sur la partie supérieure de la tige. Elles sont de couleur vert vif lorsqu'elles sont jeunes, puis arborent une teinte verdâtre à mesure qu'elles vieillissent.
Les fleurs jaunes brillantes avec des étamines saillantes sont semblables à des étoiles. Elles se développent en grappes érigées, dont la fleur centrale a cinq pétales, tandis que tous les autres en ont quatre. Les pétales arrondis sont initialement recourbés puis s'ouvrent lentement pour former un bouclier protecteur autour de l'ovaire.
Cet ovaire de couleur vert clair est pourvu de quatre ou cinq lobules, qui gonflent graduellement jusqu'à la sénescence des pétales. Ces 4 à 5 loges continuent à croître jusqu'à ce qu'ils atteignent une taille comprise entre 0,5 et 1 cm. A maturité, ils s'ouvrent pour révéler 4 à 5 petites graines noires
Propriétés médicinales
La rue a une longue tradition d'utilisation en tant qu'herbe médicinale. Elle est particulièrement appréciée pour son action bénéfique sur les yeux. La plante contient des flavonoïdes (notamment la rutine) qui réduisent la fragilité capillaire. Une certaine prudence est conseillée dans son utilisation en interne, car elle est toxique à de fortes doses. L'herbe entière est abortive, anthelminthique, antipoison, antispasmodique, carminative, émétique, emménagogue, expectorante, hémostatique, ophtalmique, rubéfiante, fortement stimulante, légèrement stomachique et utéro-tonique.
Les pousses fraîches constituent les parties les plus médicalement actives. L'infusion est employée dans le traitement de l'hystérie, de la toux et de la flatulence. Le suc a été employé dans le traitement des maux d'oreille. Pour cela, il faut mâcher une feuille ou deux soulage les vertiges, les maux de tête nerveux, ainsi que les palpitations etc. Un remède homéopathique est obtenu à partir de l'herbe fraîche, récoltée au début de l'été. Celui-ci est utilisé dans le traitement d'une variété d'affections, y compris la fatigue oculaire, les maux de tête et les entorses.
Préparations
Le sirop de tiges et de feuilles se prépare avec 10 grammes de matière végétale, 250 grammes de sucre et 0,5 litre d'eau. La posologie sera de 2 ou 3 cuillerées au quotidien. Un macérât peut être obtenu en délayant 1 à 3 gramme de poudre de tiges et de feuilles séchées dans une tasse d'eau ou de vin. Pour les usages externes, on pourra faire infuser 10 à 30 grammes d'un mélange de feuilles et de tiges dans un litre d'eau. Cette infusion pourra par la suite servir de lotion ou de lavement.